A Jean-François Copé qui « prospectivait » sur l’après-crise ( Quels pays seront les plus forts dans 10 ans ?), j’envoyais à sa chronique, sur Slate.fr, la réponse suivante:
Par corto74, le ven, 20/03/2009 – 16:43.
Non, seulement aujourd’hui, demain, après-demain…
» J’ai la conviction que le monde sera profondément différent après cette crise ». Sans doute avez-vous raison, mais je ne suis pas sûr que l’après-crise soit à l’ordre du jour des préoccupations de vos concitoyens…
» Quels sont les pays qui compteront dans le monde d’ici 10 ans ? « . Entre 1 et 3 millions de personnes, dans la rue, (la géométrie variable des chiffres !) se fichent royalement pour l’instant de savoir qui sera le plus fort dans 10 ans…
» Savoir qui l’on est, d’où l’on vient, pour savoir où l’on va « . Si seulement, nous pouvions savoir de quoi demain sera fait…
» sortir renforcés de la crise « , la priorité de millions de gens n’est pas de sortir de la crise, mais simplement de survivre au quotidien…
» Ne tentons pas «seulement» de sauver les meubles » Si, si , Jean François, je vous l’assure des milliers de gens, pour l’instant, aujourd’hui, n’ont qu’une angoisse: préserver les meubles, donner à manger à leur famille, savoir de quoi demain matin sera fait…
Votre chronique est judicieuse et remarquable en soi. Un pays comme la France a les atouts nécessaires, c’est pas nouveau, pour vivre mieux et plus fort demain. Mais ce n’est pas cela qui interresse le plus grand nombre aujourd’hui.
Savez-vous ce que c’est qu’un chômeur qui pointe sans grand espoir, savez-vous ce que c’est que de vivre avec 1200 euros nets par mois ( voire moins), savez-vous ce que cela signifie de recevoir sa lettre de licenciement, savez-vous ce que cela représente de ne posséder qu’une vulgaire carte bleue Electron, savez-vous ce que c’est que de faire ses courses chez Aldi plutôt que chez Casino ou Carrefour, connaissez-vous la jalousie des salariés du privé vis à vis des fonctionnaires, savez-vous ce que c’est que d’aller à pied faute de vélo ou de voiture, savez-vous ce que c’est de ne pouvoir aider financièrement sa famille ou son voisin faute de pouvoir s’aider soi-même, avez-vous déjà fait la queue au Resto du Coeur ou frappé à la porte du Secours Catholique, savez-vous ce que c’est de ne vivre les vacances qu’en rêve…
J’arrête la avant que mes doigts sur le clavier ne s’emballent.
Oui, Jean François, demain ne nous interresse pas pour le moment et l’ensemble de la classe politique, majorité, opposition et syndicats, ferait bien de s’en apercevoir avant que la cocotte n’explose pour de bon.
La seule chose qui nous préoccupe, c’est » il me reste combien pour finir le mois « , c’est » aurais-je du boulot demain? », c’est … non j’arrête là, je pense que vous m’avez compris.
Cordialement,
extraits de » L’après-crise se prépare aujourd’hui « , chronique de J.F. Copé sur Slate.fr
D’accord, pas d’accord: http://corto74.unblog.fr