Sale habitude – La redif’ du dimanche (5)
Posté par corto74 le 22 novembre 2009
Donc, hier, j’ai pris le métro à Paris. Rien de bien nouveau, juste une sale habitude pour des millions de gens, un simple épisode pour moi, je ne le prends guère plus d’une fois par semaine.Une sale habitude, imposée, ais-je omis. En effet, pas le choix, faut bien le prendre le tube pour aller au boulot et au dodo. Mais sale habitude parce que ce n’est pas bien propre tout de même. C’est sale, moche, gris, terne, ça pue. Un peu à l’image des gens qui le fréquentent, à moins que cela ne soit l’inverse. Et ne me dites pas que j’affabule, j’ai les yeux et les naseaux ouverts, même dans les tunnels. Les gens se croisent et se décroisent, se bousculent, s’ignorent, ne se sentent pas, s’oublient, s’isolent, se taisent ou geulent. Pas de quoi faire connaissance ni connivence, donc. Quel temps perdu ! que de rencontres loupées ! que d’amours affamées, que d’histoires avortées…
Et puis, selon les stations, on change de pays, de quartiers, d’odeurs et de couleurs. Gare du Nord ou Barbès n’ont pas les mêmes teintes que Passy, Muette ou Champs Elysées. Le décor n’est pas le même à Strasb’Saint Denis qu’à Louvre ou Etoile. En fait, nous ressemblons bien souvent à la station que nous fréqentons ou réciproquement. D’ailleurs, dites-moi, pourquoi la station Louvre est-elle si chouette et Barbès si moche ? A quoi joue-t-il le décorateur: favoriser les musées et quartiers chics ou nous faire craindre Barbès et Belleville… Les 2 sans doute. Etrange.
Que diable, mettons de la couleur dans tout cela, faisons chanter les grillons à Caulaincourt et les trompettes à Parmentier, causons, rigolons, échangeons, sourions, politessons-nous, parfumons-nous, saluons-nous, invitons-nous,… pourquoi pas ? Et puis, ce n’est pas parce que l’on va sourire à la dame qu’on va la violer au prochain couloir désert; ce n’est pas parce que l’on dit bonjour au monsieur qu’on va lui sauter dessus…
Méfiances, craintes, peurs, isolement, repli sur soi… c’est bien ce que je disais, de sales habitudes…
Folie passagère 87 du 7 mai 2009
D’accord, pas d’accord: Et Black city !
Trop contente d’être la première à commenter,na !
C’est vrai que le métro parisien c’est spécial ! Le problème c’est qu’il est vieux, que ce sont plutôt les gens les moins favorisés qui le fréquentent – surtout certaines lignes – donc tout le monde s’en fout, y compris le maire bobo de Paris.
Mais dans ma ville, le métro est beau, il est propre, les gens n’y sont pas trop tristes, on peut leur parler, ils aiment les compliments, on peut chanter des chansons de Brassens avec des jeunes issus de l’immigration ! Ca m’est arrivé !
Je vous embrasse.
Les sous-sols de l’hôpital Lariboisière, où j’ai travaillé aux urgences Mater-Gynéco étaient bien plus tortueux et dégueulasses que le métro et avec plein de bruits de tuyauteries en plus… Je courais là-dedans porter des examens sanguins, parce que le garçon était introuvable.
C’est vrai, Corto, ce que vous dites sur le métro parisien, mais en hiver ça sent moins. Il faut juste éviter qu’on vous tousse dessus. Moi, qui suis souvent sur la ligne 11 – de M°Pyrénées à Châtelet – et sur la 2 – partant de Belleville pour aller à Montmartre où se trouve la librairie de mon amie Gisela (elle aime tant la littérature qu’elle ne sera jamais riche, et c’est à elle que je commande les livres que j’ai vus ailleurs, et toc !) ce n’est certes pas le M°Louvre, mais je suis, comme disait Arletty dans Hôtel du Nord, « fatalitaire ». D’ailleurs sur la 2 on peut tomber sur des rames toutes neuves.
Eh quoi, j’aime Paris comme il est. Quand on aime, on aime.
D’ailleurs, souvent, comme Marianne Arnaud le fait à Lyon, je parle avec les gens dans le métro, et on me répond toujours aimablement. Dans la rue, c’est pareil. Un compliment donné avec gentillesse et légèreté fait toujours plaisir. Mon exploit le plus culotté : Un jour, dans la rue, j’ai dit à une jeune femme en mini-jupe aux jambes somptueuses : « Pour avoir des jambes comme les vôtres, je me serais prostituée ! » Et j’ai vite filé pour ne pas qu’elle pense à de la drague, mais j’ai eu le temps de voir son sourire incrédule et ravi. « Elle va raconter ça chez elle, c’est sûr », me suis-je dit. Un compliment sincère fait toujours du bien. Mais les gens n’osent pas.
Enfin, avez-vous vu le mur qui longe la rue d’Aubervillers, qui sépare le 18ème du 19ème : tOUT tagué. Plein de vie ! et il en avait besoin…
J – 2
@Marianne: Ce n’est pas tant le métro, assez crade au demeurant, que je critique mais plutot les gens qui y sont, leurs passivités, leurs grisitudes, leurs tristesses. Mais c’est vrai aussi que dans ma ville de coeur, Toulouse, ce n’est pas tout a fait pareil.
@Lika: L’autre jour à Gare du Nord, a une dame qui me bousculait sans s’excuser je dis avec le sourire » Pkoi courir, vs en avez un autre dans 2 mn ! » Interloquée, elle me repondit » c’est vrai ca, vous avez raison » Elle est repartie a petit pas
biz à vous
alors montre moi ta station de métro, je te dirai qui tu es ? ^^
ça marche avec plein de trucs, ça, moi, ma spécialité, c’est plutôt le « montre-moi tes pompes et je te dirai qui tu es »… enfin chacun ses analyses ! ^^
je t’embrasse
Bastoche, le virus de l’analyse en montre autant que les pompes… Allons-y, pour vous faire plaisir : aux pieds, je n’ai que des Arche – ça rime avec marche, et aussi une paire de sandales Camper – déjà remisée pour l’année… Je les cire de temps à autre – il faut bien leur faire plaisir, à elles aussi… On les sent contentes, les pompes. Et maintenant au travail, Bastoche.
c’est curieux…. j’ai écrit 3/4 lignes sur le métro, elles paraitront dans la semaine et hop… tu écris (ou plutot tu redi..)… faudrait p’tet arreter de surveiller mon cerveau..bon je sais ça fait pas bcp de boulot…