Mort de JP Rosnay – Folie passagère 242
Posté par corto74 le 21 décembre 2009
Jean Pierre Rosnay est mort. Il y a un mois, je ne le connaissais pas; deux aventurières en ces lieux, Lika et Marianne me le firent connaître. Assurément un grand poète méconnu des foules mais admirés par les amoureux de la belle et simple écriture. J’aurais aimé qu’à la petite ou à la grande école on m’en dise un peu plus sur ce Monsieur. Tant pis, je le découvre, tardivement, et lui rend un petit hommage ( de circonstance ) puisqu’aucun grand média, pour l’instant, nous apprit la mauvaise nouvelle.
FRANCE:
Ils disaient tous ma France
Ou
la France éternelle
Et chacun te prenait un peu de plume à l’aile
Mais quand l’ennemi arriva
Les guérites étaient là
Et plus les sentinelles
Ils disaient tous ma France
Ou
la France éternelle
Moi je t’aimais et je ne disais rien
Je n’avais pas seize ans
France tu t’en souviens
Ils disaient tous ma France
Ou
la France éternelle
Je n’ai rien dit moi j’étais trop enfant
J’ai pris le fusil de la sentinelle
Et puis c’est fini maintenantFrance
Pardonne-moi si je te le rappelle
Je me sens si seul par moments
Ils disaient tous ma France
Ou
la France éternelle.
J. P. Rosnay.
D’accord, pas d’accord: http://corto74.unblog.fr/









Corto, mon cher corto, comment vous remercier ?
Peut-être en vous dédiant ce petit texte à vous qui êtes malade :
LE MAUVAIS COUCHEUR
Saint-Pierre insistait à tel point que le moribond qui n’avait pas encore perdu conscience se rebella;
Non, dit-il, j’ai légué ma fortune à mes descendants, les croque-morts attendent ma dépouille, ils l’auront.
Mais l’âme, je ne la rendrai pas.
C’est un souvenir.
C’est un texte de Jean-Pierre Rosnay, bien sûr. Et puisque c’est ça, en voici un autre.
PORTRAIT DE L’AUTEUR PAR L’AUTEUR
Arlequin j’ai passé le costume à l’envers
Les dessins s’imprimant sur le coeur
Et la doublure est à l’endroit
Quelquefois un cygne égaré sur un miroir
Doit aussi se surprendre
Tremblant et trouble
Imprécis et vaste comme l’idée de la mort
Quelle émotion, Corto ! oh, merci ! A voir la photo de Jean-Pierre, et sa photo sur votre blog, j’en ai eu le souffle coupé. Je vais le dire (mail)à Marcelle, sa Tsou (Quand elle était petite, son père, je crois, (celui, aussi, de Georges Moustaki), un très grand libraire d’Alexandrie, l’appelait Martsou, et cela s’est transformé en Tsou. Moi, je l’appelais Marcellina, comme faisait quelquefois son mari, disait-elle.je n’ai pas osé lui dire que cette nuit, j’avais écrit un billet sur mon blog. Elle a autre chose à penser, à souffrir, en ce moment : je n’ai jamais vu une femme aimer, estimer, rspecter à ce point son mari. JAMAIS.
Je descends acheter Le Monde. Allez voir poesie.net, le site du Club des Poètes, et dites-moi ce que vous avez aimé. J’aime votre jugement.
@marianne: je suis en train de renaître tout doucement, plus que 38.5°:) Compte tenu du débat nauséeux sur l’identité, j ai choisi ce poème de Rosnay, j ai trouvé qu’il était sain, le poème. Bises
@lika: pkoi merci ? je vais aller voir et vous dirait dès que mes neurones retrouveront un minimum de clarté ! bises
mea culpa: le journal La croix de ce jour y consacre un petit encart!
Un grand merci à Marianne Arnaud, aussi. J’aurais le faire plus tôt, mais tout à coup la flèche ne voulait plus se transformer en sablier ! Ah, l’informatique !
Le mauvais coucheur est-il aussi de Jean-Pierre Rosnay ? Je vais retourner dans ses livres. On s’y sent bien.
Corto, je ne sais pas si bien compris : vous êtes souffrant ? Achetez Urgo Vital Plus. Il y a tout pour vous redonner une pêche d’enfer. Des vitamines et des oligo-éléments. Je vous rembourse (mais comment ?) si ça ne marche pas. Prenez bien soin de vous.
@lika: Elle est pas chouette ma e-copine Marianne ? A part ca , oui, une bonne grippe des familles de l’enfer de Dieu ( carrément ) et comme je suis allergique au paracétamol et à certains antibio, medecine homéo ! ca ira mieux demain ! ( après 3 jours a l horizontale ) Bises a vous
Mon cher Corto, j’espère que vous ne m’en voudrez pas, j’ai envoyé « votre » poème de Jean-Pierre Rosnay à Slate ce matin. J’ai pensé que cela valait le coup. Cela dit, je ne sais pas s’ils le passeront.
Comment allez-vous ce matin ? Cette fièvre est-elle enfin tombée ?
Qui donc vous soigne, vous apporte vos tisanes ?
Je voudrais bien le savoir !
@marianne: si, si, ils l ont fait paraitre sur slate. Pour la grippe c est pas encore ça mais il y a de l amélioration. Mais je me soigne tout seul, personne , pauvre malheureux que je suis pour m apporter une tisane sous la couette bises
Je ne connaissais pas. Un homme par la vie chargé de substance visiblement. Mis à part quelques grands classiques, la poésie n’est malheureusement plus vraiment à l’ordre du jour.
« Un poète qui meurt c’est l’éclat d’une lampe qu’on a un peu baissé pour laisser la pensée se décanter un peu. »
Louis Amade
@didier: « Un homme par la vie chargé de substance visiblement » c’est à dire? biz
@ Corto > Non rompu au langage des poètes alors ?..
Une façon de constater la richesse de sa vie avec élégance et neutralité. Tu trouveras ci-dessous un texte de Louis Amade écrit fin des années 70. Ils étaient contemporains et ont résisté de façon différente en ces temps troublés qui ont blessé la France ; deux points de vue, deux positions, deux poètes.
« Hymne à la France
Je te dois le meilleur de ce que j’ai en moi, Le bonheur parfumé de la jeunesse errante; issu d’un enfant Dieu, d’un homme qui s’invente, sens de mes émois.
Je te dois d’avoir su d’un lever de soleil, faire le premier jour du premier jour du monde;
d’un passage d’oiseau une éternelle ronde, sens de mes éveils.
Je te dois Arouet que tu nommas voltaire, et je te dois Raimbaud, Verlaine et Picasso;
Je te dois Poquelin que tu nommas Molières, Chopin, Mozart, Lully et ce cher Utrillo;
ma France si plénière.
Napoléon est là pas loin de Bonaparte, dans treize ans on sera en l’an deux-mille-un, chaque invention gagnée intéresse chacun, chante immortelle charte ;
je ne suis qu’un poète installé sur sa rive à l’écoute infinie des c?urs de l’univers;
sens des temps d’été et des creux de l’hiver qui me bercent et m’habitent*.
Alors je pleure en toi de joies incandescentes d’être ton fils venu des siècles infinis; France de nos parents, France je te bénis, c’est pourquoi je te chante… »
Louis Amade
* Transcrit à partir d’un enregistrement radiophonique, Je n’ai pas réussi à bien capter ce mot, m’enivrent, m’avivent, m’animent? Si quelqu’un possède le texte original écrit, je suis preneur.
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