Allons en Chine ! – Folie passagère 341
Posté par corto74 le 30 avril 2010
Je lis ici ou là que Nicolas serait allé, en Chine, faire des courbettes et cirer les pompes de l’actuel Grand Timonier, Hu Jin Tao. Hier, au Grand Journal, Ariane Massennet essayait de faire dire à Rama Yade que la Chine était une dictature, sous-entendant que Nicolas allait fricoter pendant 3 jours avec un dictateur. En gros, la France lècherait les bottes de la Chine, s’assiérait sur les droits de l’homme et tenterait benoîtement de se faire une place sous le soleil de Pékin. Pour un peu, Nicolas serait en train de pactiser avec le Malin selon une certaine gauche bien-pensante. Angélisme de donneurs de leçons ! La critique est aisée, la démarche de Nicolas osée. Avouez qu’il faudrait être bien couillon pour ne pas vouloir profiter de ce nouvel eldorado; cela vous dérangerait-il de le reconnaître, vous, gauchistes germanopratins ? Il faut ne jamais avoir été en Chine ou être aussi myope qu’une taupe centenaire pour ne pas admettre que la Chine est, qu’on le veuille ou non, partie prenante de notre avenir, tout petit 64 millions que nous sommes. On peut le regretter, c’est ainsi. La Chine est devenue le 1er exportateur et le 1er importateur mondial en valeur et en volume. En 2009, les profits des 500 premières entreprises chinoises ont dépassé ceux du top 500 américain. La Chine est devenu le 1er marché mondial. Ca veut dire quoi ? Ca veut dire que le business, c’est là-bas qu’il se fait dorénavant. Ne pas en être, c’est s’exclure volontairement de la croissance après laquelle nous courons.
On nous a journalisé cette visite comme une promenade de réconciliation et de tourisme, ne soyons pas dupes, je ne peux l’être en la matière, ce n’est ni plus ni moins qu’un politic and business tour.
Alors, ne pas prendre pied plus que fait jusqu’à aujourd’hui serait une erreur monumentale, Nicolas l’a bien compris. Faut-il pour autant balayer d’un revers de carte bancaire ou d’une courbette les sacro-saints principes droitdelhommistes ? Sans doute pas, mais il va falloir apprendre à composer avec des gens qui ne pensent pas, qui ne vivent pas, qui n’agissent pas comme nous. Sans aucunement vouloir justifier leurs « écarts de conduite », il serait temps de comprendre qu’on ne gère pas plus d’un milliard d’individus comme on s’amuse avec 64 millions. La Chine a fait le choix de la croissance, de l’économie libérale, de l’économie de marché. Grosso merdo, c’est la guerre des pépètes, on est avec ou contre les plus forts. Ne pas le comprendre ou refuser cet état de fait serait pour le coup de la haute trahison économique. La politique et l’économie, ce n’est pas une affaire de bisounours, le gateau, il est là-bas, autant essayer d’en choper une part avant qu’il ne nous en reste plus que quelques miettes.
D’accord, pas d’accord: atoilhonneur@voila.fr
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