Le vieux savant et la petite fille.
Posté par corto74 le 28 septembre 2010
Dans un article intitulé : « Quand un père propose à sa fille de parler sexe », c’est le Dr. Nau qui, sur Slate.fr, attire notre attention sur un ouvrage à bien des égards hors norme : « Le sexe expliqué à ma fille ».
Le Dr. Nau nous dit : On pourrait ici craindre le pire… A savoir un triste cours d’éducation sexuelle ou une tentative à connotation perverse et pédophile. Quelle horreur !
Cependant il nous rassure : Rien de tout cela mais un étonnant dialogue pianotant sur une vaste gamme allant de la physiologie du coït à la poétique amoureuse, de la défloraison à la prostitution, sans oublier les trames invisibles, génétiques et neuroendocrinologiques qui chez l’homme comme chez les animaux sous-tendent les pulsions sexuelles et – pour partie et semble-t-il uniquement dans l’espèce humaine – la passion amoureuse.
Le Dr. Nau est enthousiasmé par ce dialogue entre un vieux savant de 75 ans et sa fille de 13 ans, Felicity, « non réglée » et passionnée de séries télévisées « américaines », il est vrai.
Pourtant, sans vouloir en rien être désobligeante pour le Dr. Nau, qui lui-même n’a pas l’air d’être né de la dernière pluie, je me demande s’il n’eût pas été opportun de faire lire ce livre à l’une de ces pré-ados qui, chaque soir, se vautrent devant « Plus belle la vie », histoire de vérifier si les arguments du vieux père qui a une tendance naturelle à remonter en chaire et à retrouver son jargon de savant, peuvent convenir à l’adolescente lambda d’aujourd’hui.
Quant à nous, adolescentes d’hier et même d’avant-hier, point de « Plus belle la vie » et point de vieux savant pour nous enseigner les choses du sexe.
Mais nous avions les cousins !
C’étaient de fringants jeunes gens pleins de sève, de cinq ou six ans nos aînés, qui nous chantaient de drôles de comptines :
Si tu voulais chatouiller mon lézard,
Je te ferais mi-mi, je te ferais minette,
Si tu voulais chatouiller mon lézard,
Je te ferais mi-mi ce soir.
La petite curieuse que cela intéressait savait ce qu’il lui restait à faire ! A tout prendre je préfère mes cousins, au vieux savant de Felicity !
Marianne A., Dans le sac de Marianne (9).
D’accord, pas d’accord: atoilhonneur@voila.fr
Marianne, fidèle de ce blog nous livre sa version des faits, sa vision du biniou et du monde. Chaque mardi, elle vide son sac !
@ Marianne,
Je suis toute retournée par les » distractions » préférées des ados actuels qui ont
beaucoup d’imagination à ce que je redécouvre à chaque fois légèrement effarée. En revanche,
Félicity la bien nommée qui se fait expliquer les choses de l’amour et du sexe me parait
un peu attardée avec son vieux père ( qui a l’âge d’être son grand -père).A treize ans,
si mon père avait voulu faire mon éducation dans ce domaine, je ne lui aurait plus parlé
pendant six mois, au moins. Mon regret serait plutôt de ne pas avoir eu de cousin
qui me chante la jolie chanson du « Lézard ».
@ Yvette
C’est mon cousin qui va être content quand il va vous lire !
Je me suis beaucoup amusée à écrire ce billet qui en fait était, au départ un commentaire pour l’article du Dr. Nau.
Mais le modérateur de Slate.fr en a décidé autrement, et du coup le pauvre Dr. Nau n’a pas eu le moindre commentaire !
@marianne: Donc, si j ai bien compris, en ce qui concerne Slate, ils ne passent plus vos commentaires; alors franchement Marianne, puisque la censure semble etre de mise sur Slate, pourquoi continuer a y aller ? Il me semble, d’ailleurs que tout ne semble pas aller pour le mieux chez Slate, ça sent la fin, parait que j’ai du pif ! Faites comme moi, visitez les tant qu’ils existent et aller vous promener ailleurs !
Et comme de toute façon, ils donnent de plus en plus dans le racolage ( par ex , l’article auquel vs faites reference), vous ne perdrez pas grand chose !
Quant à votre billet du jour, le monsieur qui, à 75 ans, donne en pature à ses lecteurs l’education sexuelle de sa fille de 13 ans, moi, je trouve cela curieux mais bon ! En plus, a voir ce que je vois parfois, je ne suis pas sûr que la jeune fille ait besoin de cela!
Enfin , tout cela est paradoxal, entre ce prof de 75a qui dit tout a sa fille de 13 sans retenue ni pudeur et la mairie de Paris qui interdit au moins de 18ans une expo photo sur la sexualité des ados, c’est le grand écart !
Mai oui, mon cher Corto, et on peut aller plus loin : Slate qui s’insurge de ce que la mairie de Paris, veut interdire l’exposition Larry Clark, le cinéaste de « Kids », aux moins de dix-huit ans, mais qui censure ce billet ! Où est la logique ?
@ Marianne : Je ne savais pas que ce Larry Clark était le cinéaste de « Kids », le film sur les risques du sida qui m’a LE PLUS marquée ! Dans ce film un jeune mec séropo se fait une joie de charmer des pucelles – il met toute la gomme – jusqu’au moment où il arrive à ses fins…
Or, il faut quand même se rendre compte qu’en saignant, la jeune vierge risque plus qu’une autre d’être contaminée…
Ainsi le jour où la fille d’une amie, devenue une nièce pour nous, m’a annoncé à quatorze ans qu’elle allait attendre – qu’est-ce que j’en pensais ? – d’avoir dix-huit ans pour faire l’amour (question-piège, hein ?) je lui ai répondu : Je pense que tu auras l’âge de faire l’amour quand tu auras le courage d’exiger de ton amoureux qu’il mette un préservatif. Elle ne s’attendait pas à ça.
Et c’est là que je lui ai parlé de « Kids »- un film à voir.
@ Lika
Entre les garçons qui se masturbent collectivement et éjaculent sur une biscotte que le dernier qui a éjaculé doit manger (ainsi qu’il est dit sur le lien de Corto sur le mot « lambda ») et ce que vous nous racontez de « Kids », le type qui « met toute la gomme » – sauf le préservatif – pour contaminer des jeunes filles, on est très très loin du gentil lézard de la chanson !
@marianne: Que voulez vous, les ados d’aujourdhui n’ont en matière de sexualité plus grand chose à apprendre des adultes. Ils en sont à inventer des jeux pour l’égayer dès 15ans venus…Alors, le bouquin de votre vieux savant parait presque désuet ( ce qui ne m empeche pas de penser que je trouve cette leçon bien curieuse ) comparé à ce que je vois ici et là et ce que j’ai pu connaitre !
Je ne dis pas que c’est bien ou pas bien, je constate.
C’est quand-même curieux comment la chose la plus universelle et incontournable de l’humanité pose tant de problèmes quant-à la façon d’en faire état. La sexualité est l’un des sujets les plus, voir le plus, à controverses où chacun va de sa petite recette amenant à d’inimaginables contradictions jusqu’à lire ou entendre des âneries sans limites de la bouche de gens pourtant fort instruits et faisant autorité. Pas plus tard que ce matin à la radio, un mec du genre « qui sait de quoi il parle » disait que le viol était une arme de guerre bien plus puissante que des fusils, il faisait allusion à des guérillas en Afrique où des rebelles se servent du sexe pour déstabiliser des villages entiers je crois. C’est dire comment la sottise de certaines cultures du sexe rendent vulnérables parce-que jusqu’à preuve du contraire, tant qu’il y a de la vie il y a de l’espoir.
Marianne, les médias sont pleins de contradictions et Slate.fr ne doit pas être en reste, ils ont une trouille bleue du « dérapage » ou de se retrouver englués dans des polémiques inextricables sur fond judiciaires à-cause de commentaires amenant à des réflexions non-conformes aux lois en vigueur. Avant 18 ans l’humain est asexué c’est bien connu…
Autre sujet, quoi que… Soirée spéciale sur arte « Femmes : Pourquoi tant de haine? » avec notamment un reportage à controverses « la cité du mâle » qui avait été censuré si je me souviens bien.
@ Didier
Si vous pensez que Slate aurait pu à cause de moi se trouver « englué dans des polémiques inextricables sur fond judiciaires » vous vous trompez, et Corto est là pour vous le dire.
La vérité c’est que lorsqu’ils ont monté ce site, les « journalistes » auraient trouvé naturel que les commentateurs leur servent la soupe. Cela n’a pas tout à fait été le cas. Corto et moi, ainsi que d’autres, nous nous sommes bien amusés en leur apportant la contradiction pendant un an et demi.
Puis pendant, deux mois à l’occasion d’un méga-bug, ils n’ont plus accepté de commentaires. Et maintenant que le fil des commentaires est rétabli, ils ont fait le ménage et on peut lire des commentaires titrés « Bravo, bravo, bravo ! »
Quant au film « Femmes pourquoi tant de haine » il est programmé ce soir sur Arte à 21 h 30.
Merci d’avoir pris la peine de me lire et bonne journée.
je sens beaucoup d’aigreur pour ce site internet que vous citez sans cesse et à qui vous semblez donner une importance considérable. Comme si vous étiez outragée que ses propriétaires ne vous accordent pas, eux, davantage d’importance. Petite crise d’ego ? Quittez-les et ça ira mieux.
Je dois avouer, mon cher Corto, que j’avais écrit ce billet de façon spontanée, après la lecture de l’article du Dr. Nau.
Mais maintenant les commentaires de la cortosphère m’ont amenée à le relire. A la relecture je le trouve beaucoup moins innocent qu’il ne voudrait le paraître.
Ce qui est choquant c’est que ce « dialogue » ne semble pas avoir été initié par le questionnement de Felicity. On nous dit : « La proposition en a été faite au père ». Faite par qui ? Par son éditeur sans doute. C’est donc ainsi qu’on comprend qu’à cause d’un projet éditorial, le vieux père se permet de faire intrusion dans la sexualité de sa fille. D’où un certain malaise que le Dr. Nau essaie de dissiper tout au long de l’article : « rien d’indécent, rien d’inconvenant » etc. alors qu’il s’agit d’expliquer à une jeune fille de 13 ans « non réglée » entre autres, « les partouzes entre adultes consentants » !
@ Stef
Appelez cela « aigreur » si vous voulez, moi j’appelle cela « déception ». Bien que je sache que la déception peut engendrer de l’aigreur, je pense que j’ai une nature qui m’empêchera de me transformer en cornichon. Voilà d’ailleurs la raison pour laquelle si j’estime qu’ils se sont mal comportés, je me sens autorisée à le faire savoir.
C’est quand les enfants sont tout petits qu’ils posent des questions et qu’il faut insister
sur la différence des sexes. C’est aussi le moment ou c’est le plus facile d’en parler
car figurez-vous, que si j’ai bien compris mes vieilles lectures freudiennes, nous avons
tous été persuades dans notre petite enfance que notre mère était pourvue d’un pénis .
Ouh la ! je m’attends à vos foudres moqueuses …
Plus tard, si on n’est pas absolument à l’aise avec le sujet, il vaut mieux s’abstenir, il me semble. Je me souviens m’e^tre emberlificotée dans des tentatives d’explication
sur la venue des règles à ma fille de 12 ans qui m’a dit des années plus tard n’avoir
RIEN, mais alors rien compris à ce que je racontais..
@ Yvette
Oui, quand on est tout petit, la différence des sexes. Pour moi ça n’a pas fait un pli : les mamans sont en robe et les papas en pantalon.
La première fois que j’ai vu un zizi j’avais huit ans et demi, (un cousin plus jeune que moi, ce coup-là) trop tard pour imaginer une maman avec ce petit truc, sans doute ?
Et comme en plus cette maman était comme vous dites « pas absolument à l’aise sur le sujet », donc elle ne l’a jamais même effleuré, il a fallu se débrouiller pour apprendre avec les copines d’école, dont certaines en connaissaient un rayon, il faut l’avouer.
@yvette:pas tt a fait d’accord, je pense surtout qu’il faut attendre que l’enfant en fasse la demande ou qu’il soit receptif à la question, rien ne sert de le brusquer trop tôt. Il y a 60 ans , je ne sais pas, mais, il y 40 ans environ, nous n’avions pas vraiment besoin des parents pour apprendre, l’environnement suffisait. On faisait ses classes soi-même.
« il faut insister sur la différence des sexes » dis-tu, il faut avant tout apprendre à l’enfant le respect de l’autre.
Enfin, pour Freud, que je n ai jamais lu, il semblerait, pour ce que j’en sais, que question sexualité, il était pas très clair ni très à l’aise.
@Marianne > Même un méga-bug sur un serveur simple comme celui de slate, tous les spécialistes en informatique vous le diront, se répare en moins de deux. C’est pas Yahoo ou Google et, comme par hasard, hébergé en France…
Je dois vraiment être un vieux con, mais je trouve ce discours » un peu cru parfois » très indécent …. et vis a vis d’ une très jeune fille vierge lui manquant de respect…
@ Didier
Que voulez-vous dire concernant ce méga-bug de presque deux mois ? Que Slate a choisi délibérément d’arrêter le fil des commentaires, pour prendre un nouveau « virage » ? C’est bien possible. On le saura vite.
Mais je maintiens que ce billet sur « le vieux savant…. » n’avait aucune raison, autre qu’inavouable, d’être censuré.
@ Gargies
Non, vous n’êtes pas un vieux con !
Le projet commercial d’un éditeur et d’un vieux père, fût-il un savant, instrumentalisant une très jeune fille est parfaitement choquant. Mais il semble qu’on n’aurait pas le droit de le dire.
@marianne: mega-bug, je pense que didier sous entend, et je suis d accord avec lui, que soit ils sont nuls: en informatique, il n y a pas de mega-bug qui ne se répare pas rapidement si on le veut, soit c’est intentionnel, histoire de faire le ménage, soit ils n’ont pas eu les moyens de réparer plus vite. Dans les 3 cas, cela en dit long sur leur « espérance de vie » !bises du matin !
@ Marianne : Souvenir de cousin, aussi et d’éducation sexuelle.
Encore pensionnaire chez les s?urs à Nice, j’avais quatorze ans et encore mes tresses. Le cher cousin me tend « L’amant de Lady Chatterley » : « Prends ça, ça te réveillera un peu. »
Réveillée ? J’ai été plutôt secouée, ça oui (le livre tremblait entre mes mains), mais surtout emmerdée : j’allais devoir en parler à confesse. (Heureusement, une copine m’avait signalé un curé sourd – deuxième travée à droite, en commençant par le fond, à l’église St Pierre.)
Mais il y a un problème avec que ce qu’on apprend sur le tas : il y manque toujours des détails importants. Par exemple, dans « L’amant de Lady Chatterley », DH Lawrence ne dit jamais que les hommes bandent. En dansant, j’étais souvent gênée par leurs trousseaux de clés.
@lika: Quel commentaire ! quelle poilade ! merci bien, trop drôle et si bien raconté Bises
@ Lika
Mais non ! C’est justement parce que vous n’avez pas appris « sur le tas » mais dans un livre, que vous avez eu tous ces problèmes de trousseaux de clés !
Vous ne nous dites pas combien de temps cela a pris pour s’arranger ?
@marianne: m’enfin, cela ne nous regarde pas !
au fait Lika, combien de temps…
@ Corto : A mon tour de me marrer ! Ton « au fait, Lika, combien de temps… » juste après ton « m’enfin, cela ne vous regarde pas ! » : comment résister.
C’était avant mes seize ans, avec mon amoureux, dans une cabine de bains à la plage « Beau Rivage ». On s’embrassait, et je n’avais pas remarqué qu’il avait baissé son slip de bain. Soudain il me prend la main : « elle » était sortie ! Je l’ai explorée avec un timide ravissement.
@lika: ce « elle » était sortie et je l’ai explorée avec un timide ravissement, c’est choupinou dit !J’adore ! bises
@ Corto : Ha ! ha ! ha ! on n’arrête pas de rire ici ! Tu es sympa d’adorer cette choupinerie ! Ouais, on avait un côté comme ça – au début. Même que ma soeur nous trouvait mignons quand on dansait. – T’en fais pas, lui disaient les amis de la bande, on t’en donnera un comme ça, dans une boîte avec un gros noeud bleu.