L’ Union Européenne, ce machin des temps modernes, je n’ai jamais su trop quoi en penser. Un coup je me dis que c’est bien, un coup, je me dis que c’est une vaste fumisterie. Mais bon, puisqu’on m’a dit que c’était pour notre bien à tous, petits européens que nous sommes face aux géants américains, chinois, indiens, j’ai donc accepté.
On m’a dit que l’Union ferait notre force, que l’euro serait l’arme suprême face au billet vert, que à 6, puis 10, 12 et 27, nous serions puissants parmi les puissants. Et puis, la monnaie unique simplifierait nos échanges, faciliterait les comparaisons, c’est vrai. On m’a dit aussi qu’à coup de solidarité européenne, lorsqu’un de nous serait dans la mouise, qu’il soit petit ( une région française par exemple ) ou grand ( la Grèce, au hasard ), l’Europe se mettrait en 4 pour aider et cracher au bassinet, c’est vrai, aussi. Avec Schengen, on m’a dit, tu verras, ce sera chouette, plus besoin de passeport, intra-muros, ce sera la libre circulation des biens, des personnes, des veaux, des vaches et des cochons; c’est vrai aussi,en partie. On m’a dit aussi, qu’en échange de tous ces bienfaits, il faudrait cotiser, mettre au pot. Faudrait être bégueule pour refuser, si c’est pour notre bien à tous, une petite cotisation pour tant de bonheur… Et puis de toute façon, tout cela serait fort bien géré par des spécialistes.
Et comme nous étions tous pétris de solidarité, de générosité et toussa, on nous l’a pas dit mais c’était sous-entendu, avec tout cet argent récupéré, il faudrait se montrer généreux avec ceux qui n’en n’ont pas. Alors, l’Europe, vous et moi, on en donnerait du pognon, des subventions, des primes, des subsides, parfois avec des petits taux d’intérêts, mais on prêterait quand même: aux pays en voie de développement, pour la faim dans le monde, contre la misère, pour l’alphabétisation, pour les Africains d’Afrique ou d’ailleurs, pour le pont tout neuf reliant le Brésil à la France, pour lutter contre la déforestation au Niger ou en Amazonie, pour préserver la banquise et les ours blancs, pour la recherche sur le sida,etc, normal, nous sommes généreux puisque puissants et riches ! C’est ce qu’on m’a dit, alors j’ai accepté cette belle aventure et j’ai dit oui !
Et puis, j’apprends, comme ça, en lousdé, via l’ami Vlad (parce que dans les télés, pour l’instant, personne n’a pipé) que l’Union Européenne, vous et moi, dans notre magnificence, prêtions 500 millions d’euros aux Chinois pour les aider à lutter contre les dégâts dus au changement climatique, pour les aider à développer les énergies renouvelables et améliorer leur efficacité énergétique ! Je ne vois pas pourquoi je me plaindrais, sur ce coup là, on ne m’a pas demandé mon avis, normal, j’ai dit béni oui-oui à tout le reste. Et avouez que prêter, pour la deuxième fois, 500 millions au plus grand pollueur de la planète (1ère puissance économique ou 2ème, c’est selon) pour l’aider à se dépolluer, ça le fait, non ?
Et de toute façon, pourquoi s’inquiéter, l’Europe a bien appris la leçon, elle ne prête qu’aux riches, pour les autres et le reste, on verra !
Folie passagère 512.
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