Il y des sujets que je n’aime pas trop aborder: l’homophobie ou l’homosexualité par exemple. Etrange de la part d’un homme à la sexualité différente de celle que la norme et la nature imposent. En effet, défendre l’homosexualité et combattre l’homophobie serait reconnaître, n’en déplaise aux cons, que ma différence fait de moi un être anormal ( pas dans la norme ). Et c’est là que cela coince pour bon nombre de gens, grands dans le verbe mais petits d’esprit. Je me considère intellectuellement et psychologiquement tout à fait normal. Je concède néanmoins être une anomalie par rapport à la masse: je ne me reproduis pas même si techniquement la chose est tout à fait possible, il suffirait de le vouloir, je ne le souhaite pas. Je me considère donc comme normal, je ne revendique aucun droit à la différence, je ne participe d’aucune démarche militante, je n’aime pas les ultras de la cause gay. Car selon moi, il n’y a pas de cause gay à défendre. La seule cause à défendre est le droit au respect et la tolérance pour tous. La communauté gay militante m’emmerde avais-je écrit là. J’écrirais, demain, à l’identique s’il le fallait.
Le 17 mai aura lieu la journée mondiale contre l’homophobie. Je regrette qu’il faille encore ce type de journée pour signaler que certains refusent le respect dû à chacun. A cette occasion, il fleurira à droite ou à gauche des manifestations diverses d’antis diversité pour dénoncer cette journée, pour huer sur les festifs (certains se plaisent à nommer ainsi les gays), pour dénoncer le supposé trop puissant lobby gay, pour ironiser, se moquer, vomir l’homosexualité. Ces manifestations ont déjà commencé, sur le net, elles s’épanouisent bien à l’abri.
Alors paradoxalement, j’écris aujourd’hui sur un thème dont je n’aime pas parler. Simplement parce que j’ai lu ceci:
- « J’estime que l’homosexualité n’est pas une orientation sexuelle, mais une maladie, un problème psychologique. »
- « Il est injuste d’en vouloir aux homosexuels : ils n’ont pas le choix. C’est dramatique de ne pas avoir le choix. De ne pas pouvoir discriminer. Il faut se soumettre. Ça n’est pas une honte, à condition de l’accepter. Se proclamer fier de son problème, c’est refuser de l’accepter. C’est crier pour couvrir sa honte. »
- « Il existe bien un lien entre homosexualité et pédophilie. »
- « L’homosexualité, en tant que telle, me dérange, comme une maladie pénible. Elle m’exaspère quand elle me force à regarder ses pustules. »
- « Fragilité psychologique des militants homosexuels qui ont honte d’eux-mêmes (ce qui est normal) mais qui par infantilisme accusent la société dans son ensemble. »
Ces propos*, éloquents en matière de respect de l’autre et de tolérance, sont issus de différents blogs qui ont, hélas, une certaine audience. Imaginez cependant que les extraits, ici reproduits, ne sont pas les plus indignes. Et oui, sur le net, bien à l’abri, des individus à la plume bien trempée s’en prennent ouvertement à l’homosexualité, considèrent l’homosexuel comme un grand malade, tentent de démontrer, non sans talent car nombreux sont ceux qui adhèrent à ce discours, que le pédé est un personnage dégenré, anormal, inacceptable. Plus inquiétant, c’est que ces mêmes individus, par des effets de plumes ou de rhétoriqes adroits, tentent par ces discours de théoriser l’homophobie, la rendre acceptable. Qu’un con s’en prennent aux PD, ce n’est pas si étonnant, c’est un con. Que certains intellectuels cherchent à théoriser, justifier, voire sacraliser l’homophobie, oui, c’est bien plus dangereux (sentez-vous venir comme des relents d’épuration…), et ça m’oblige à sortir de ma réserve.
Le 17 mai, journée mondiale contre l’homophobie, hélas, encore, il le faut !
D’accord, pas d’accord: atoilhonneur@voila.fr
*sources à disposition sur simple demande