Paris, la culture au 104 ? – Folie passagère 268
Posté par corto74 le 29 janvier 2010
Qui en veut ? Et bien à priori pas grand monde ! Car à part le fait d’être tout beau, tout neuf par la volonté d’un seul homme, Bertrand Delanoë, l’endroit est étrangement désert. Zoom arrière. Hier, Boutfil nous a amené, Francis et moi, découvrir ce lieu chargé d’histoires dans le 19ème à Paris. Autrefois, c’était l’endroit où, un jour ou l’autre, il fallait être: les Pompes Funèbres Municipales. Un espace immense ( près de 40 000 m²) où les corbillards à chevaux puis à moteur allaient et venaient, on y rentrait mort, on en sortait entre 4 planches de bois vulgaire ou précieux selon les moyens. Vers 1905, en pleine activité, 27 000 corbillards sortaient du 104, rue d’Aubervilliers, 1400 agents y bossaient ! Et puis, petit à petit, le métier municipal se meurt, les affaires privées prennent le relai, l’endroit est laissé à l’abandon. En 2001, Delanoë décide d’en faire un haut lieu culturel de la ville de Paris. Les bâtiments sont inscrits à l’inventaire des monuments historiques, il n’y a plus qu’à rénover en gros, en long, en large et en travers. Et quand on rénove à Paris, on rénove merveilleusement bien. Entre 60 et 100 millions d’euros y seront, paraît-il, consacrés, difficile de trouver les bons chiffres. On recrute des directeurs, du personnel, tout ce qu’il faut. Le résultat est somptueux et magnifique, superbe, si, si, authentique, ça vaut le détour. Il y a même, on pense à tout, un site internet à faire pleurer de rire un débutant webmaster; demandez le programme !
Ben alors, me direz-vous, il est où le lézard puisque tout semble si chouette. Et bien le 104 a été inauguré le 11 octobre dernier en présence du gotha culturel parisien, en l’absence des habitants du quartier. Et depuis, pas grand chose ne s’y passe. Ah si, les subventions attribuées au 104, par la volonté d’un seul homme, se volatilisent. Les directeurs ( 2 valent mieux qu’un à Paris ! ), fraîchement nommés, en désaccord avec les coupes budgétaires parisiennes, démissionnent. Et franchement, au 104, il ne s’y passe pas grand chose, les âmes moribondes d’autrefois ne sont pas dérangées. D’ailleurs, hier, à part nous 3…
La culture, à Paris, qui en veut ?
D’accord, pas d’accord: atoilhonneur@voila.fr
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